Les freins sont des petites brides dans la muqueuse que nous avons presque tous, principalement sous la langue et au niveau de la lèvre supérieure.
Chez certaines personnes, ces freins peuvent être très courts ou s'insérer trop bas, limitant ainsi les mouvements naturels de la langue ou de la lèvre. Dans ces cas là, s'ils sont restrictifs, il est indiqué d'intervenir sur les freins pour les libérer de leurs entraves. C'est cette intervention qu'on appelle freinectomie.
Il y a différents moyens de faire les freinectomies. Autrefois elles se faisaient aux ciseaux, mais cette technique libère rarement suffisamment les freins, est moins précise et plus sujette aux saignements.
Le bistouri électrique comme le laser à diode, parfois aussi utilisés pour les freinectomies, ont l’inconvénient majeur de bruler les tissus, ce qui est très douloureux et peut provoquer plus de cicatrices gênantes.
L’intervention au laser CO2 est la technique de choix car c’est très précis, les freins sont vaporisés sans échauffer les tissus environnants et il n’y a généralement pas de saignement. Cette technique est plus confortable et nécessite généralement qu’une minime anesthésie. C’est pourquoi au CMDP, nous utilisons exclusivement le laser CO2 pour toutes les freinectomies.
Un frein de langue restrictif empêche l’enfant d’effectuer les mouvements de tétée correctement. La stimulation du sein n’est alors pas suffisante pour permettre une bonne lactation.
Cette petite intervention est réalisable dès les premiers jours de la vie. Plus la freinectomie est effectuée rapidement, mieux le réflexe de tétée sera maintenu.
Cette intervention permet aussi d’éviter l'apparition d’autres problèmes tels que des troubles de croissance des mâchoires et des difficultés de prononciation En effet, la pression de la langue est nécessaire pour leurs bons développements.
Au niveau du palais, la force exercée par la langue permet l’expansion en largeur nécessaire au bon développement des voies respiratoires. Un frein restrictif empêche la langue de se positionner correctement favorisant ainsi la respiration buccale.
Lorsque qu'elle est indiquée, la freinectomie de la langue peut prévenir l'apparition de certains troubles respiratoires comme le ronflement ou les apnées du sommeil déjà présents chez certains enfants.
Un frein de lèvre supérieure trop court ou inséré trop bas peut aussi perturber l’allaitement.
Il empêche la lèvre supérieure de se retrousser sur le mamelon et de saisir le sein correctement. L’enfant lâche facilement le sein et avale beaucoup d’air. Il pince le téton pour essayer de compenser le manque d’étanchéité. L’allaitement devient douloureux et peut provoquer des crevasses. L’air avalé peut aussi être à l'origine de coliques.
Comme pour le frein de langue, cette petite intervention est réalisable dès les premiers jours de la vie.
La freinectomie labiale permet d’éviter d’autres problèmes ultérieurs comme un écart entre les deux incisives d’adulte (dites dents du bonheur) et ainsi faciliter ou éviter un traitement orthodontique.
Chez l’adolescent ou l'adulte, les freinectomies sont principalement nécessaires dans le cadre d’un traitement orthodontique ou d'une thérapie myofonctionnelle.
Chez l’adulte, les freins peuvent également gêner la mise en place ou la tenue d’une prothèse. Dans ces cas, l’intervention permet facilement de résoudre ce problème.
Les demandes de freinectomies sont principalement adressées au Dr Bozin par des sages-femmes, des conseillères en allaitement IBCLC, des ostéopathes, des pédiatres et des orthodontistes de Suisse et de la France voisine. À ce jour, il y a plus de 1500 enfants soignés.